Page 22 - PHARMAVIE
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MES QUESTIONS SANTÉ /GLAGLACE
LE FROID
Par Alexandre Morales
J’entends beaucoup parler Il paraît que
de la cryothérapie, mais de boire de l’alcool
réchauffe. Est-ce
quoi s’agit-il ?
bien vrai ?
Adrien, 25 ans
Lise, 24 ans
Soigner le corps par le froid, c’est ce que propose
la cryothérapie. La technique consiste à introduire Pas réellement, mais l’alcool diminue la
le patient dans une cabine dont la température sensation de froid. Il provoque une dila-
peut descendre jusqu’à ‑110 °C ! Depuis quelques tation des vaisseaux sanguins situés à la
dizaines d’années, cette pratique se développe, en surface de la peau. En augmentant ain-
particulier dans le domaine du sport. si la circulation du sang, il provoque un
D’abord destinée à traiter les douleurs musculaires des indéniable réchauffement. Malheureu-
athlètes de haut niveau, la technique s’est peu à peu démo- sement, cette impression est de courte
cratisée. La cryothérapie pose cependant de véritables sou- durée. Les afflux sanguins augmentent
cis de sécurité. Des cas de brûlure au 1er ou 2nd degré ont été également la surface d’échange entre le
déclarés, ainsi que des céphalées, des accentuations de dou- sang (chaud) et l’air (froid), ce qui crée,
leurs préexistantes, des urticaires au froid… in fine, une perte de chaleur...
Les scientifiques ont, encore aujourd’hui, des difficultés à en Alors que le corps se réchauffe en fris-
estimer l’efficacité. sonnant et en redirigeant le sang vers
les viscères, l’alcool va à contre-courant.
Est-il vrai qu’en sortant Il augmente même le risque d’hypother-
mie (quand la température corporelle
peu couvert en hiver, descend sous les 35 °C).
Dans tous les cas, nous vous rappelons que
on attrape froid ? l’alcool est à consommer avec modération.
Renée, 64 ans
Non, il s’agit d’une idée reçue. Ce sont les virus et bactéries et
non le froid qui nous rendent malades. Si vous ne croisez au-
cun pathogène, vous pouvez même sortir nu comme un ver,
dans la neige et rester en pleine santé ! Pour vérifier cette as-
sertion, des chercheurs ont placé des volontaires en petite te-
nue dans des pièces à 4 °C et à 10 °C, pendant 30 minutes au
minimum. D’autres personnes étaient placées dans un bain
à plus de 30 °C. Et certains ont également reçu une dose de
rhinovirus, un virus responsable du rhume. Résultats : l’étude
n’a montré aucun effet du froid, ni sur les symptômes, ni sur
le système immunitaire.
On ne peut cependant pas exclure totalement un second rôle
de la température : l’air froid et sec, en fragilisant muqueuse
nasale, facilite la pénétration des pathogènes. Ces derniers
résistent également mieux à l’air frais qu’au chaud.
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