Page 8 - PHARMAVIE
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C’EST DE SAISON /WINTER IS COMING
Dépression
saisonnière
La lumière au bout du tunnel
Avec la nuit qui tombe vite, le froid qui s’installe,
et parfois l’humidité, l’arrivée de l’hiver plombe
le moral de certains. Ce coup de mou peut être
appelé blues de l’hiver mais il peut aussi être le
signe d’une dépression saisonnière. On considère
que le blues hivernal et la dépression hivernale
peuvent toucher jusqu’à une personne sur dix !
Nous avons interrogé Éric Charles à ce sujet,
psychiatre au Centre hospitalier Esquirol à Limoges.
Par Lise de Crevoisier
Le spleen de l’hiver L’HORLOGE BIOLOGIQUE INFLUENCE
AUSSI NOTRE IMMUNITÉ !
Lorsque l’été prend congé et entraîne avec lui le soleil, certains
d’entre nous commencent à avoir le cafard. Cet état, plus ou moins En fonction du moment de la journée ou des
intense en fonction des personnes, peut suggérer une dépression saisons, nous avons une immunité plus ou
saisonnière. Mais comment la reconnaître ? Éric Charles nous ex- moins bonne. Les personnes atteintes de
plique : « La première caractéristique d’une dépression hivernale est dépression saisonnière, ayant leur horloge
qu’elle apparaît à partir de l’automne. Ses symptômes sont les mêmes biologique décalée, peuvent connaître des
qu’une dépression classique à quelques exceptions près. Ceux re- variations de leur immunité, comme une plus
trouvés habituellement dans tous les types de dépression sont une grande sensibilité à certains moments par
tristesse, des idées noires, un ralentissement à faire les choses, rapport à d’autres. Ces personnes ne sont pas
une plus grande fatigabilité ou encore une perte de plaisir. La dé- pour autant immunodéprimées, c’est-à-dire
pression classique, plutôt liée à des évènements de vie, amène éga- qu’elles ne présentent pas de déficit immuni-
lement une perte d’appétit, une perte de poids et une insomnie. » taire. Néanmoins, ces dérèglements peuvent
avoir une incidence sur leur santé physique.
Les signes de la dépression
saisonnière
« Mais pour la dépression saisonnière c’est le contraire, ajoute Éric
Charles, il y a une augmentation de l’appétit et donc une prise de
poids, généralement assez modeste mais qui peut parfois être im-
portante, et au lieu d’une insomnie, il y a ce qu’on appelle une clino-
philie, une tendance à passer beaucoup plus de temps dans son lit.
Un peu comme les animaux qui hibernent », commente-t-il. L’hi-
bernation est un phénomène chronobiologique qui est lié à l’hor-
loge biologique. Tous les êtres vivants possèdent cette horloge
interne. Le mécanisme de l’hibernation serait similaire à celui de la
dépression hivernale.
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