Page 35 - Magazine Pharmavie Sept-Oct
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L’association Contact                                                                Pour aller plus loin, la
                                                                                     rédaction de Voca-
L’association Contact a pour objectifs d’aider l’entou-                              tion Santé vous re-
rage à comprendre et accepter l’orientation sexuelle et/                             commande l’ouvrage
ou l’identité de genre de leurs proches. Elle s’adresse                              Le genre expliqué
également au personnes gays, bi, trans, à communiquer                                à celles et ceux qui
avec leurs parents et ami·e·s en leur apportant la com-          sont perdu·e·s. Écrit par Marie Zafimehy
préhension nécessaire pour s’accepter. L’association se          et Aline Laurent-Mayard, cet ouvrage per-
bat aussi contre les discriminations dont les personnes          met de mieux comprendre tous les termes
LGBTQIA+ peuvent être victimes. Aujourd’hui, elle re-            qui bouleversent notre société : «  non-bi-
groupe un réseau d’une vingtaine d’associations, avec            naire », « gender fluid », « cisgenre », « LG-
plus de 600 adhérent·e·s et plus de 200 bénévoles. Elle          BTQIA+ »… La pédagogie et la clarté de ce
dispose d’un centre d’écoute anonyme et gratuit, qui             livre, vous donneront toutes les clés en
s’adresse aux parents, familles et ami·e·s, aux personnes        main pour répondre à vos questionnements.
LGBTQIA+ et tous ceux qui se sentent concerné·e·s.               Grâce aux différentes définitions, aux re-
                                                                 commandations (comptes réseaux sociaux,
Numéro : 0 805 69 64 64                                          films, documentaires), les questions LGB-
Horaires :                                                       TQIA+ n’auront plus de secret pour vous.
Du lundi au jeudi : 17h00 -21h00                                 Édition Buchet-Chastel, 320 pages, 19,50 €.
Vendredi 15h00-20h00
Samedi 13h30-15h30

https://www.asso-contact.org/

parents fassent le deuil de leurs projections sur leur enfant.   qu’il y a une différence entre « ne pas être d’accord » et
En effet, ce qui est compliqué pour les parents, c’est faire     « obliger son enfant à ne pas faire ce qu’il veut ». D’au-
le deuil de ce qu’a été leur enfant, pour accueillir finalement  tant que, bien souvent, les enfants sont dans un conflit
un autre enfant, en construction, car la transition peut du-     de loyauté vis-à-vis de leurs parents, parce qu’ils se
rer tout une vie. L’adaptation peut se faire à des rythmes       disent « j’aime mon parent, mais je ne suis pas tel qu’il
différents et déclencher des conflits intrafamiliaux, c’est      veut que je sois. »
pourquoi il faut respecter le rythme de chacun.
                                                                 « Ce n’est pas la transidentité qui amène à la
« Il y a une différence entre “ne pas être d’ac-                 marginalisation, c’est la réaction de l’entourage
cord” et “obliger son enfant à ne pas faire ce qu’il             qui va amener à l’isolement, le fait de se sentir
veut ”. »                                                        coincé, pas compris et parfois stigmatisé par la
                                                                 société. »
Il ne faut pas « outer » quelqu’un qui n’est pas prêt, il ne
faut pas non plus accélérer la transition, il est nécessaire     Aussi, les parents n’ont pas besoin d’adhérer à tout prix à
de laisser l’enfant évoluer en fonction de son ressenti, de      ce qui se passe, mais ils doivent tout de même défendre
ses envies. Aussi, ce genre fluide ou cette transition ne va     les droits de leur enfant, que ce soit à l’école, ou auprès
pas définir l’enfant, il n’est pas QUE ça et il ne faut pas que  des autres personnes qui jugent ou discriminent l’enfant.
cela devienne le cœur des conversations ! Il faut suivre le      Ce n’est pas la transidentité qui amène à la marginalisation,
rythme de l’enfant, ne pas l’enfermer dans sa transidentité,     c’est la réaction de l’entourage qui va amener à l’isolement,
lui laisser prendre le temps de trouver ses marques. Même        le fait de se sentir coincé, pas compris et parfois stigma-
si cela peut être compliqué au début, il faut essayer de         tisé par la société. Il y a beaucoup d’agressivité de la part
genrer comme la personne le demande, d’utiliser un autre         de l’extérieur aussi. C’est pourquoi je conseille souvent aux
prénom si elle le souhaite, utiliser un vocabulaire commun,      parents de s’entourer de personnes qui ne vont pas être
et la laisser évoluer à son rythme.                              dans le jugement. Pour faire simple, il faut viser la sécurité,
                                                                 le bien-être de l’enfant, l’attention et surtout gérer tous les
Les parents ont le droit de ne pas être d’accord, mais           préjugés. •
on peut s’entendre et ne pas être d’accord. C’est-à-dire

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